Après plusieurs mois à tenter de s’adapter à un nouveau mode de vie qui fait partir en vrille tous nos repères, comment aborder la reprise, avec aplomb et enthousiasme ? Voici quelques idées et suggestions pour bien préparer le retour au travail dans vos entreprises.
1. L’organisation du travail
- Même si ce n’est pas l’envie qui manque, rien ne sert de se précipiter en masse au bureau, un Tupperware de carrés aux dattes maison dans une main et un Venti latte dans l’autre. Tout tombera à sa place, mais on doit y aller petit à petit. Afin de conserver les pratiques de distanciation et de réduire les déplacements des employés au maximum, on poursuit la tenue de réunions virtuelles, dans la mesure du possible. Maintenant que tout le monde maîtrise Zoom et le look mi-mou/mi-chic, pourquoi se priver !
- Une fois le retour au travail réellement envisagé, on pense à un plan pour ramener les gens progressivement. On peut, par exemple, donner priorité à ceux avec plus d’ancienneté, ou viser certaines unités de travail avant d’autres. L’important dans tout ça : ne pas surpeupler les bureaux dès le jour 1 et laisser une chance aux employés de s’adapter à cette nouvelle réalité progressivement.
2. Informer
- Avant même la reprise, il est crucial d’informer les employés (courriel, Intranet, etc.) des mesures prises par l’entreprise, en lien avec le retour au travail. Comment pourront-ils accéder au bâtiment ? Quelles réorganisations leur travail subira-t-il ? Leurs préoccupations doivent être anticipées et clairement adressées.
- Afin de connaître les attentes des employés et de s’outiller pour bien y répondre, l’envoi d’un sondage peut s’avérer extrêmement utile ! Après une période prolongée sans avoir été en contact avec la haute direction, l’envoi d’un sondage aux employés leur démontrera qu’on se soucie toujours de leur bien-être et que leur point de vue compte dans l’élaboration de notre stratégie de reprise.
3. Mesures d’hygiène et de prévention
- Pour éviter la transmission du virus, on développe une politique de nettoyage régulier des surfaces et des outils de travail — souris, photocopieuse, table de réunion, etc.
- On s’équipe de bouteilles de liquide désinfectant et on les distribue, afin que les employés y aient accès en tout temps, dans les zones de transitions (entrées, couloirs, etc.)
- Sous peine d’avoir à attendre un brin avant de se faire des jasettes en chair et en os autour de la machine à café : on élimine, ou, du moins, restreint l’accès aux aires communes. On évite de ce fait les rassemblements et les rapprochements à plus de 2m.
- Dans le but de faire vivre les principes communs de protection et de prévention, on crée des affiches et on les installe dans les lieux clés : un rappel visuel est toujours efficace !
4. Accompagnement psychologique
- Afin de minimiser l’angoisse qui pourrait accompagner un retour au travail dans un contexte post-pandémie — aka (pour certains) un plongeon tête première dans la piscine à virus — on encourage et on favorise l’isolement préventif d’une personne symptomatique. Ainsi, on et évite le « syndrome du super héros » qui pourrait mener Jean-Paul à rentrer au bureau malgré la fièvre, afin de montrer à tous que celle-ci ne l’empêchera pas de comptabiliser sa fin de mois dans les délais.
- On mène une campagne de sensibilisation à l’interne afin d’éviter la stigmatisation ou la discrimination de gens qui se montreraient moins soucieux des mesures de prévention (ou, au contraire, maniaques de gel hydroalcoolique, au profit de leur immunité et au grand désarroi de leur eczéma de jointures). On vise la balance et la vigilance, et non pas la culture de « police », où tout le monde se met à dénoncer son voisin pour un rien. En bref : soyons indulgents envers ceux qui oublient de tousser dans leur coude.
On entend, de toutes parts, qu’un retour à la normale ne pourra être envisagé avant encore des mois. Entre temps, faisons tout en notre pouvoir pour faciliter la transition en évitant les risques de santé, pour tout le monde qui se verra remis en circulation par le retour au travail. Tentons d’être à l’écoute et de faire preuve de sensibilité face aux effets psychologiques que cette traversée du désert pourrait avoir sur certains. Nous courons un réel marathon qui, si tout le monde y met du sien, nous amènera à bon port… et un peu plus près de notre verre de Chardonnay sur une terrasse bondée, en plein cœur du centre-ville.